[Dossier] La maladie de Minamata
Si Minamata n’est qu’une petite ville côtière japonaise de la préfecture de Kumamoto (1), elle est néanmoins renommée pour la catastrophe écologique qui a touché les eaux la bordant et, ainsi, les poissons nourrissant ses habitants.
En 1956, une maladie mystérieuse commence à se répandre parmi les habitants. Les médecins doivent alors faire face à un mal qu’ils ne peuvent ni comprendre ni guérir, tandis que les gens meurent les uns après les autres. Les scientifiques appelés sur place rendent leur verdict en 1962 : les eaux proches de l’usine de la ville contiennent d’importantes quantités de mercure. Des quantités pouvant tuer de nombreuses personnes.
La société Shin Nihon Chisso
En 1908, Shitagau Noguchi fonde la société japonaise de fertilisants au nitrogène, plus connue sous le nom de Nichitsu. Celle-ci produit tout d’abord du sulfate d’ammonium dans ses entreprises de Kagami (2) et de Minamata. Après la première guerre mondiale, Shitagau Noguchi visite l’Europe et prend la décision d’orienter Nichitsu vers la production de synthèse d’ammoniac dans les usines de Nobeoka (3) et de Minamata.
En 1924, la compagnie Nichitsu s’installe en Corée, pays alors colonisé par le Japon. Mais alors qu’elle s’y développait rapidement et qu’elle y était bien implantée, elle doit abandonner toutes ses possessions coréennes à la fin de la Seconde Guerre mondiale. De plus, les Alliés, qui occupent le Japon, exigent la dissolution de la société en raison de son soutien au gouvernement pendant la guerre.
Ainsi, en 1950, succèdent à la Nichitsu la compagnie Shin Nihon Chisso, également connue sous le nom de Shin Nichitsu ou de Chisso, et les entreprises Asahi Kasei et Sekisui Chemical.
Lors de cette succession, la Chisso reprend l’usine de Minamata et maintient ses différentes activités. Or, en 1932, celle-ci avait commencé la production d’acétaldéhyde acétique, en parallèle de sa production de synthèse d’ammoniac. Pour ce faire, l’usine utilisait, et utilise encore en 1950 au moment de sa reprise, un catalyseur au méthylmercure et répand ses eaux usées dans la baie de Minamata.
Usine Chisso, par Eugene Smith
Les premiers symptômes de la maladie
Le 21 avril 1956, une fillette de cinq ans est amenée à l’hôpital de Minamata. Elle est victime de convulsions et ne marche plus qu’avec de grandes difficultés. Les semaines suivantes, de plus en plus de patients sont admis à l’hôpital avec des symptômes semblables, mais les docteurs ne parviennent à en trouver les causes et, ainsi, à les guérir. Les victimes tremblent de manière incontrôlable, ont les membres engourdis, subissent des troubles de la vue et éprouvent d’importantes douleurs. Nombreuses sont celles qui y laissent la vie.
Dans les premiers jours, certains médecins supposent qu’il pourrait s’agir d’un nouveau type d’épidémie touchant le système nerveux central, tandis que d’autres estiment que c’est une maladie héréditaire.
Des scientifiques sont appelés sur place afin de découvrir les origines de la maladie. Ils s’aperçoivent que les humains ne sont pas les seuls à connaître ces symptômes et à en mourir. En effet, les chats des environs sont également pris de convulsions, perdent leur sens de l’équilibre et décèdent par dizaines. On trouve ensuite, dans la baie de Minamata, des oiseaux de mer devenus incapables de voler. C’est ainsi que les scientifiques en arrivent à s’interroger sur la qualité du poisson local, mangé par la population aussi bien animale qu’humaine.
Minamata Bay, par Eugene Smith
La position de la Chisso vis-à-vis de la maladie
Lorsqu’en mars 1959 les médecins de l’université de Kumamoto annoncent que la maladie de Minamata est causée par le mercure que la Chisso déverse dans la mer, l’entreprise nie fermement tout lien entre les deux et fait appel à des chercheurs de l’université de Tôkyô pour qu’ils contredisent ladite annonce.
Cette attitude révolte les pêcheurs qui font deux manifestations successives cette année-là. La première a lieu le 17 octobre et voit des bateaux venir protester devant l’usine pour l’arrêt du déversement du méthylmercure dans la mer et l’attribution de compensations aux pêcheurs et aux victimes. La direction refusant de les recevoir, ils sont plus d’un millier à entrer dans l’usine et à y créer des dégâts jusqu’à ce que la direction leur accorde des promesses. La seconde manifestation, le 2 novembre, est plus violente encore. Durant celle-ci, presqu’autant de pêcheurs que lors de la première pénètrent dans l’usine et cassent de nombreuses choses. La direction appelle la police contre qui se battent les pêcheurs pendant quasiment une heure. Une soixantaine de policiers et une trentaine de pêcheurs au minimum sont blessés. Le directeur et deux autres employés ont également été touchés. Les pertes causées par les dégâts s’élèvent à plusieurs milliards de yen. La violence caractérisant ces révoltes amène pour la première fois les médias et, ainsi, le pays tout entier à s’intéresser au drame de Minamata.
Le 4 novembre, le syndicat s’oppose à la violence des pêcheurs et annonce sa volonté de défendre l’usine.
Néanmoins, lorsqu’en avril 1962 la direction annonce un plan de « salaires stabilisés et de rationalisation » (4), le syndicat qui lui était soumis perçoit dans ledit plan des menaces pour les salariés. Il essaie d’abord de négocier, puis entame une grève illimitée. Celle-ci est un échec : la direction crée un second syndicat et les ouvriers et les habitants de Minamata se divisent entre l’un et l’autre. D’autres syndicats, avec 12 000 ouvriers venus de tout le Japon, se joignent au syndicat originel. Après la fin de la grève, les ouvriers de la Chisso restés loyaux à celui-ci subissent un harcèlement continu de la part de la direction. C’est ainsi qu’ils prennent conscience de la discrimination que connaissent les pêcheurs et les victimes de la maladie de Minamata. Ils présentent donc leurs excuses aux malades dans une déclaration publique de honte, le 30 août 1968 (5).
La conclusion des scientifiques
En 1962, les scientifiques étudiant le problème présentent des preuves incriminant bel et bien la Chisso. En effet, l’eau à proximité de l’usine contient des niveaux de mercure extraordinairement élevés. Par ailleurs, comme mentionné précédemment, la Chisso déverse ses eaux polluées dans la mer. Or, les malades possédant un régime principalement à base de poissons, il n’est pas nécessaire d’aller bien plus loin pour comprendre d’où vient le souci. De plus, les victimes sont testées par les savants et il est découvert que, bien la population japonaise possède une moyenne de 4mg/kg de mercure dans le sang, certains malades ont jusqu’à 705mg/kg en eux, ce qui, naturellement, met leur santé en très grand danger.
Sur le plus long terme, on s’aperçoit que les patients perdent le contrôle de leurs muscles et peuvent même être totalement paralysés. Au total, plus de 1 780 personnes seront mortes de la maladie et, si la compagnie reconnaît officiellement 2 200 malades avant 1965, elle accepte cependant, en 1959, de verser de faibles compensations à environ 10 000 victimes, si celles-ci promettent qu’elles ne poursuivront pas l’entreprise en justice par la suite, à la suite d’un accord. Cependant, les malades doivent être reconnus comme étant atteints de la maladie de Minamata par un comité leur attribuant des certificats. Or, les membres de ce comité ont une vision très fermée de la maladie de Minamata et ne reconnaissent comme victimes que les patients présentant des symptômes bien précis (6). Le but évident de ce comité est d’épargner financièrement au maximum la compagnie en lui permettant de ne verser, finalement, que très peu d’argent aux malades, car empêchant beaucoup d’entre eux d’être reconnus comme victimes.
Les enfants du drame
Les multiples enfants mort-nés et les nombreuses naissances d’enfants difformes et atteints de paralysie cérébrale ont rendu tristement célèbre la maladie de Minamata dans le monde entier (7). Leurs mères n’étant pas porteuses de symptômes et les enfants n’ayant jamais mangé de poissons contaminés, les parents ont tout d’abord pensé qu’ils n’étaient pas victimes de la pollution au méthylmercure. À l’époque, d’ailleurs, on pensait que le placenta protégeait le fœtus de toutes les toxines présentes dans le sang de la mère. On ne savait pas encore que, dans le cas du mercure, le placenta absorbe toutes les toxines contenues par le sang de la mère et les concentre dans le fœtus. Néanmoins, en 1962, après de nombreuses recherches et les autopsies de deux enfants morts de la maladie, les docteurs annoncent que ces enfants et ceux qui sont atteints des mêmes symptômes sont également victimes de la maladie.
La plus connue de ces enfants est sans aucun doute la jeune Tomoko Uemura. Le célèbre photographe Eugene Smith a produit de cette dernière une photo particulièrement emblématique : Le bain de Tomoko (8). Née handicapée, elle faisait partie des enfants atteint de paralysie cérébrale et était probablement inconsciente du monde qui l’entourait. En 1971, Eugene Smith, émerveillé par la tendresse que sa mère lui témoignait, estima que cela incarnait parfaitement le courage des habitants de Minamata. C’est la mère de la jeune Tomoko qui proposa de faire la photo pendant qu’elle donnait son bain quotidien à sa fille, une scène très intime. Une fois publiée, la photographie connut un grand succès à travers le monde entier et permit une reconnaissance internationale de la maladie. Tomoko, quant à elle, mourut en 1977, à l’âge de 22 ans.
Familles pleurant leurs morts, victimes de la maladie
La reconnaissance de la responsabilité de la Chisso
En octobre 1959, le ministère du Commerce International et de l’Industrie exige de la Chisso qu’elle arrête de verser ses eaux polluées dans la rivière de Minamata et qu’elle les envoie plutôt au port Hyakken (ce qui était le cas avant 1958). L’usine doit également rapidement installer un système de traitement des eaux usées. Si la Chisso prétend avoir mis en place ledit système lors d’une cérémonie qui fait grand bruit en 1960, le filtre est en réalité un faux et l’eau n’est pas traitée et contient toujours du mercure quand elle est déversée dans la mer. Les témoignages donnés plus tard au tribunal par les ouvriers en attestent. Les médecins, quant à eux, croient à la supercherie et ne comprennent pas les raisons de l’augmentation du nombre de malades. Tout le monde pense alors que l’eau peut être dorénavant bue sans souci et que le « problème Minamata » est réglé.
Ainsi, en 1959, la Chisso n’est pas inquiétée, ni accusée par le gouvernement des ravages qu’elle a créée. Elle n’arrêta d’utiliser le catalyseur au méthylmercure qu’au début de l’année 1968.
C’est le 26 septembre 1968 que le gouvernement japonais déclare enfin officielle la cause de la maladie de Minamata : c’est le mercure produit dans l’usine de la Chisso et rejeté ensuite dans la baie qui a entraîné la catastrophe, par le biais de la consommation des poissons empoisonnés. De plus, selon l’État, le problème est résolu et il est impossible qu’une personne ait été déclarée atteinte de la maladie après 1960 puisque la consommation de poissons provenant de la baie de Minamata a été interdite en 1957. Il faut également ajouter à cela que le gouvernement estime que les eaux de l’usine sont traitées et dépolluées depuis janvier 1960. Cette déclaration, fausse sur de nombreux points (9), réconforte néanmoins de nombreuses victimes et leurs familles, qui estiment que leur lutte pour la reconnaissance de la responsabilité de la Chisso touche enfin à son terme. Leur combat s’oriente ensuite vers l’obtention des compensations et leur montant.
Ainsi, les victimes demandent un accord à la Chisso pour obtenir de nouvelles compensations. La compagnie se tourne donc vers le gouvernement pour que celui-ci nomme un comité qui puisse statuer sur la situation. Les malades et leurs soutiens se divisent alors entre ceux qui acceptent l’arbitrage de l’État et ceux qui choisissent de poursuivre la Chisso en justice. C’est ensuite le ministère de la Santé qui met en place le comité en question. Celui-ci prend un an pour proposer un plan de compensations, mais elles sont si basses que les victimes et la presse sont consternées et protestent contre une telle injustice. Accompagnées du groupe qui a choisi de poursuivre la Chisso et de soutiens, elles pétitionnent contre le comité et exigent une augmentation des sommes offertes. Une manifestation prend place à Tôkyô au moment de l’annonce du plan et, malgré l’arrestation de treize participants, le comité est obligé de revoir ses propositions. Les supporters des malades attendent des compensations acceptables durant deux jours devant le bâtiment dans lequel le comité se réunit. Mais, alors qu’une légère hausse des sommes a été réalisée, celle-ci ne répond toujours pas aux espérances des victimes, qui se sentent lésées par le gouvernement.
Protestations des victimes de Minamata, par Eugène Smith en 1971
La Chisso devant la Justice japonaise
La première action en justice contre la Chisso le 14 juin 1969 marque la fin des « dix ans de silence », durant lesquels l’opinion publique a eu l’impression que la catastrophe était terminée, alors qu’elle n’était simplement plus couverte par les médias nationaux.
Le chef du groupe poursuivant la Chisso, Eizô Watanabe, déclara qu’ils se battaient contre l’État lui-même, au travers de leur action. Ils reçurent de nombreuses pressions. L’une d’entre eux reçut la visite personnelle d’un cadre de la Chisso et fut harcelée par ses voisins. Elle vit également le bateau de sa famille être utilisé sans permission et ses filets de pêche découpés. Mais ces pressions furent inutiles et les victimes reçurent le soutien informel de nombreux Japonais, à travers tout le pays. Elles récoltèrent des fonds suffisamment élevés pour créer un groupe de recherche (10) afin de rassembler un maximum de preuves contre la Chisso.
Le procès prit quatre ans pour trouver une issue. Les victimes durent tout d’abord prouver que le rejet de méthylmercure avait causé la maladie de Minamata et que la compagnie en était responsable, ce qui avait déjà été démontré par les chercheurs de l’université de Kumamoto et officiellement accepté par le gouvernement. Il fallut ensuite mettre en évidence le fait que la Chisso aurait pu anticiper les dégâts du méthylmercure. Enfin, les victimes durent démontrer que l’accord sur les compensations de 1959, qui leur interdisaient de réclamer d’autres compensations à l’avenir, n’était pas un contrat légal.
Si le tribunal entendit, bien sûr, les témoignages des malades et de leurs familles, ceux des cadres et des employés de l’entreprise furent les plus importants, car ils incriminèrent directement la compagnie. Elle avait, notamment, demandé à ses chercheurs d’arrêter leurs expériences sur des chats, car celles-ci démontraient qu’elle était responsable de la maladie. Ainsi, la Chisso avait choisi de privilégier les profits plutôt que la sécurité des habitants et des ouvriers.
Sit-in devant le tribunal avant le verdict définitif, par Eugene Smith
Le verdict tomba le 20 mars 1973, reconnaissant la victoire des victimes devant la Justice. Le juge considéra que la compagnie, utilisant une technologie de pointe, aurait dû assurer la sécurité des eaux qu’elle rejetait, qu’elle aurait dû anticiper le problème ou bien le garder à un niveau minimum, et qu’une fois le problème découvert, elle aurait dû agir au lieu de ne simplement rien faire. Le fameux accord de compensations fut invalidé et la Chisso dût verser bien plus d’argent qu’auparavant aux victimes, la plus grosse compensation jamais accordée par une cour japonaise.
Néanmoins, si les victimes reconnues par le comité certifiant les malades ont finalement reçu des compensations suffisantes, les patients non certifiés, quant à eux, restent, aujourd’hui, toujours indénombrables. Ainsi, il est impossible de quantifier l’impact du mercure sur la population de Minamata. En effet, la pression sociétale pesant sur les victimes non certifiées est énorme (11) et les empêche de réclamer la reconnaissance de leurs symptômes comme étant des conséquences du drame. Certaines ont, néanmoins, réussi à obtenir des compensations financières de la part de la Chisso.
Et après…
Aujourd’hui, seulement un peu plus de 13 000 victimes ont été officiellement reconnues comme atteintes de la maladie de Minamata, alors que plus de 65 000 personnes se sont inscrites au dernier programme d’aide du gouvernement pour les malades non reconnus. En 2012, l’État japonais, en la personne de Gôshi Hosono, ministre de l’environnement, a présenté des excuses publiques aux victimes et à leurs descendants. Cependant, la bataille judiciaire est loin d’être terminée et continue devant les tribunaux pour déterminer qui peut réellement obtenir le statut de malade, sous quels critères, pour quelle compensation et quels soins doivent lui être apportés.
Un autre regard…
Il est possible de vivre la catastrophe à travers l’objectif du célèbre photographe William Eugene Smith (1918-1978), qui a pris la plupart des photos concernant Minamata. Lui-même a déclaré « Je peux leur donner la voix qui leur manque. » Son travail démontre sa préoccupation pour les victimes et la vie qu’il a partagée avec elles, allant jusqu’à manifester à leurs côtés. Grâce à lui, les malades, immortalisés, ont pu toucher l’opinion internationale. Vous pourrez trouver ici un excellent article traitant de son œuvre et de ce qui en a finalement résulté.
Notes
(1) Préfecture de l’île de Kyuushuu.
(2) Ville de la préfecture de Kumamoto.
(3) Ville de la préfecture de Miyazaki.
(4) Le antei chinkin gourika assen.
(5) La haji sengen est disponible ici (à la fin de la page). Elle est précédée le 29 août par une action des ouvriers qui empêchent la direction d’envoyer 100 tonnes de déchets chargés de mercure en Corée du Sud.
(6) Les malades devaient présenter tous les symptômes du syndrôme Hunter-Russell, un syndrôme causé par l’empoisonnement au méthylmercure. Celui-ci avait été observé au Royaume-Uni en 1940 à la suite d’un accident industriel. Le problème étant qu’à Minamata, le comité se basait sur les symptômes du syndrôme britannique, sans adapter leur diagnostic au Japon et à Minamata, ce qui explique le refus de reconnaître la maladie de nombreuses victimes.
(7) Il a été décidé de ne pas inclure de photographies des victimes dans ce dossier pour des raisons éthiques.
(8) Après la mort de Tomoko, sa famille demanda l’arrêt de l’exposition de la photo à la femme d’Eugene Smith (alors décédé), laquelle leur donna les droits. Par respect pour cette décision et leur volonté de, peut-être, laisser la jeune femme en paix dans la mort, cette photo ne pouvait être affichée dans l’article (elle est néanmoins très aisément trouvable sur le net).
(9) Les poissons empoisonnés se retrouvent dorénavant dans toute la mer de Shiranui, puisqu’en versant ses déchets dans la rivière de Minamata, l’usine a pollué toute la région, pas seulement la baie, sans compter que le filtre n’a pas encore été installé par l’usine à l’époque.
(10) Le groupe était composé de professeurs de droit, de chercheurs en médecine et de sociologues. Le but de ces recherches était de fournir autant de matière que possible aux avocats des victimes.
(11) Les victimes du drame étaient discriminées par les autres habitants (mariages refusés, impossibilité de changer de travail, isolement, rejet social) si jamais elles osaient parler de leurs symptômes en public. En effet, nombreux étaient les habitants qui étaient fidèles à la Chisso, dont ils dépendaient pour leurs salaires. De plus, certains avaient peur que la maladie soit contagieuse. Enfin, ceux qui demandaient des compensations n’en obtenaient pas tous, notamment en raison des pressions exercées sur le comité pour réduire les charges financières imposées à la compagnie. En conséquence, les décisions du comité était plus influencée par les facteurs politiques et économiques touchant Minamata et la Chisso, que par les réels problèmes médicaux des victimes.
Une femme quittant la ville et son foyer après avoir donné naissance à un enfant atteint la maladie, par Shisei Kuwabara
Sources
- BBC
- Japan Times
- Wikipedia (English – Français)
- International Center of Photography
- The Asia-Pacific Journal – Japan Focus
- « W. Eugene Smith et Minamata », blog Un hommage à W. Eugene Smith (1918-1978)
- JOBIN Paul, « La maladie de Minamata et le conflit pour la reconnaissance » in Ebisu – Etudes japonaises, 2003, pp. 27-56.
- Image d’en-tête : musée de la maladie de Minamata (Wikipedia)